Si l’Assemblée Générale de l’Association des Amis du Diplo, le 16 juin 2001, rassemblant environ 400 adhérents, a été « pauvre » en réels débats entre les adhérents, il y a à cela plusieurs raisons.
Y participent de nombreux individus, adhérents à l’Association sans appartenance à un groupe local. L’on sent encore insuffisamment la représentation collective que les groupes locaux constituent. Sans doute étions-nous la Région la plus représentée : 1de Besançon, 2 de Mulhouse et 4 du Nord Franche Comté. De ce fait, le débat sur les objectifs de l’association ne fut pas posé. Le vote sur les résolutions relève plus de la routine que de la démocratie. Enfin, la mutation de l’Association face à son objectif initial de permettre l’indépendance financière du Monde Diplomatique, est en marche ; l’on a senti, tout au long de l’année, des opinions partagées au sein du Conseil d’Administration national.
Aussi, cette AG nous est apparue comme une nette avancée dans cette « crise de croissance » que nous avons déjà évoquée, et ce, dans les propos sans ambiguïté du Président José Vidal-Beneyto « Le modèle ultralibéral, qui nous a été imposé et qui constitue l’axe central de la pensée unique, a produit un ordre économique mondial, inique et prédateur, dont la globalisation et l’impérialisme financier sont les deux pièces maîtresses…..Nous contestons une doctrine et des pratiques dont nous connaissons la pauvreté théorique et la perversité morale et nous leur opposons les nombreuses luttes, les réflexions et les propositions qui, dans tous les pays, pointent vers un horizon d’espoir et nous disent qu’un autre monde est possible. Notre Association, bras citoyen du Monde Diplomatique, veut, par un travail de mobilisation intellectuelle et d’agitation culturelle, contribuer à promouvoir, sur la base des luttes sociales, une résistance globale capable d’accélérer l’avènement de cet autre monde. »
Et de Gilbert Haffner, Secrétaire Général
«…On nous a suffisamment seriné que le marché était
régulé par la fameuse « main invisible ».
Il est temps d’être sérieux et de rejeter cette démago-économie
de bazar. La véritable main invisible est constituée d’un
conglomérat peu fréquentable de nantis, de puissants qui
pillent sans vergogne les richesses de la planète et appauvrissent
pays et populations.
Devant cet état de fait, peut-on se croiser les bras et
ne rien faire, ou doit-on participer au réveil des consciences,
à la contestation du système oppressif en place, à
la recherche de solutions alternatives où l’homme serait enfin situé
au centre des préoccupations à la construction d’un autre
monde ?
Par leur engagement individuel et collectif, par leur attachement au
plus important journal d’opinion, libre et combatif (Le Monde Diplomatique),
par leur refus d’accepter que se développe la 4ème guerre
mondiale, les membres du Conseil d’Administration des Amis du Monde Diplomatique
ont élaboré un programme d’activités ambitieux et
conforme à leur identité..
Nous entrons désormais de plain-pied dans une période
de propositions d’une société alternative, d’un « autre
monde ». La conjonction, le suivi et la diffusion des activités
doivent nous permettre à la fois une visibilité plus grande
de l’Association et un engagement concret dans la démarche globale
d’ un changement profond. Tous les domaines de la vie, aujourd’hui systématiquement
maltraités au plan humain par la société capitaliste
qui s’est parée des atours d’une fausse liberté, traduite
en termes de libéralisation tous azimuts, devront être examinés.
Il s’agit de destructurer la « pensée unique » pour
faire émerger des solutions alternatives… »
Notre « raison d’agir » est confortée. Susciter une nouvelle militance au service des citoyens, par le débat, le partage des connaissances sur des sujets d’actualité, par le travail individuel et collectif. Organiser notre visibilité sociale par des prises de position ciblées, révélant et dénonçant les méfaits de l’ultralibéralisme et du marché « roi » qui multiplie la « misère ».Réanimer la flamme de la transformation sociale en travaillant en réseaux locaux, régionaux, nationaux et internationaux (Porto Alegre 2)
Tels sont les objectifs que nous avons tenus au cours de l’année octobre 2000, juin 2001.
Pratique soutenue de l’auto-éducation populaire – elle nous permet de comprendre contre quoi l’on se bat, d’engager le débat réel, démocratique, entre des citoyens militant dans des mouvements divers, refusant le modèle de la société ultralibérale. Nous avons mené régulièrement ces débats lors de nos rencontres mensuelles, à la Maison de la Méditerranée, préparés par des Amis à partir d’un livre, d’une problématique ou d’une expérience sur les thèmes suivants : « les AMD et le nouveau militantisme », « l’évolution du salariat », « Avoir 30 ans en 68 et 98 », « Etat et minorités : la Corse », « Eloge de la désobéissance », « Du Monde industriel au monde marchand », « le productivisme agricole et les risques alimentaires ». Pour l’avenir, des thèmes sont déjà proposés (il peut y en avoir d’autres). Notre seule exigence est la prise en charge partagée du travail préparatoire au débat : la politique sécuritaire – les nouvelles technologies/l’informatique/quelle liberté ? – le Rwanda – Impérialisme et culture – Europe/Etats/Nations – Porto Alegre 2 – les nouvelles formes d’exploitation au travail – les nouveaux défis du syndicalisme – Privatisation de l’enseignement – la santé – Etrangers, réfugiés, nomades, que reste-t-il du droit d’asile ?etc…
Les conférences publiques ;quant à elles, s’ouvrent à
un public plus large, elles permettent aux journalistes, sociologues, économistes
, auteurs, d’ouvrages dénonçant la « pensée
unique » et les méfaits de l’ultralibéralisme, de diffuser
très largement une contre-pensée, de susciter la mobilisation
et l’enthousiasme dans la possibilité de transformation du monde.
Ce furent : Patrick Champagne « Faire l’opinion », Serge
Halimi « Quand la Gauche essayait… », Frédéric
Lebaron « Résistances face aux méfaits du
néolibéralisme, le mouvement social européen »,
René Passet « Eloge de la mondialisation… »,
Ignacio Ramonet « les grands enjeux du XXIème siècle
». Sont déjà retenus pour 2001-2002 :
· 18 octobre – François Dufour (Confédération
paysanne) et Clément Tolussot (Greenpeace Suisse) «
les conséquences et les risques de l’exploitation sans limites des
ressources naturelles »
· 16 novembre – Dominique Huez –médecin du travail-
« Souffrance au travail et précarité dans le cadre
de Rencontres Cinéma-Jeunesse de la MJC de Montbéliard
· le 4 ou le 5 décembre : « La Francafrique »
avec François-Xavier Verschaeve
· en janvier – Alain Gresch sur Islam ou Palestine
· en mars-avril – Laurent Cordonnier « Pas de pitié
pour les gueux »
Enfin, indispensable outil : l’écriture.
8 bulletins du n°6 au n° 13 ont permis de retracer le
travail réalisé et d’aller au delà par des contributions
complémentaires, des références bibliographiques.
Ce travail de fond nous le poursuivrons en 2001-2002. Il permet de conforter nos analyses, de nous inciter à approfondir nos connaissances pour lutter contre la « pensée unique », de traquer ses méfaits et de les dévoiler, de donner du sens à nos luttes.
Multiplier les lieux de réflexion et permettre
la création de groupes des Amis du Diplo – Le Groupe local Haut-Rhin
est né ; il se réunit régulièrement à
Mulhouse. Avec le Groupe de Besançon, de Mulhouse et le nôtre,
nous formons un réseau régional en relations étroites,
de 300 adhérents et sympathisants.
Un Groupe sur Colmar est en projet.
Nos relations avec Strasbourg, Nancy, Dijon, la Suisse sont établies.
Pourquoi pas une rencontre « grande région » en 2002
?
Sans doute aurez-vous bien d’autres questions et propositions pour que le travail de fond toujours rigoureux dans lequel nous sommes engagés, l’ancrage dans la réalité locale, permettent que nous prenions part à la transformation du monde.