Régressions sociales et politiques sécuritaires
Contribution de Gérard Deneux
 

Séparer les conséquences des politiques économiques et sociales générées par la mondialisation libérale, assumée et acceptée, et les « désordres » urbains, révoltes et mal-être social, constitue désormais la vision dominante du prêt-à-penser que l’on tente de nous inculquer. Désormais, l’on ne peut « correctement » appréhender les problèmes de « sécurité » si l’on suppose « qu’il n’y a pas de causes sociales à la violence » (1).

Face à cette contre-vérité qui exonère les politiques de leurs échecs et de leurs abandons, il convient de se remémorer la nature des mesures mises en œuvre, en matière sociale, depuis les années 75. Ce simple rappel suffit en effet, à démontrer qu’elles ont accompagné la montée en puissance du capitalisme dérégulé, l’adaptation  au chômage de masse,  à la précarisation du travail ainsi que la destructuration de l’Etat « social » keynesien.

Ce constat éclaire la nouvelle vision du monde social que les classes dominantes veulent faire accepter : la pénalisation de la misère sociale et la justification des dispositifs « guerriers » mis en œuvre contre les « nouvelles classes dangereuses ». Lorsque l’Etat abandonne toute ambition sociale et se place sous le joug des logiques rentières et financières du capitalisme mondialisé, il ne peut  recourir qu’à la répression violente et à la criminalisation du social (2).
 

Echecs et abandons des politiques sociales d’adaptation au nouvel esprit du capitalisme
 

Dès 1974, Lionel Stoleru fixait un objectif alarmant « vaincre la pauvreté dans les pays riches». Le chômage de masse réapparu, il convenait d’en traiter les conséquences dramatiques. Avec la victoire de la Gauche en 1981, cet espoir sera vite déçu. Pourtant, pour le 1er Gouvernement Mauroy, l’insertion des jeunes, les plus touchés par la « crise », est une « obligation »,  un  « impératif », une « cause nationale ». Mais déjà, le diagnostic reflète la soumission aux mutations du capitalisme. Sont invoqués, comme autant de raisons explicatives, le retard du système scolaire, l’inadaptation des femmes aux exigences entrepreneuriales, la modernisation de l’entreprise, les besoins de l’économie…

Le rapport Schwartz de 1981, le plan Rigout du 26 mars 1982, mettent en place les « mesures 16-18 ans » qui  tentent de réparer les pseudo-insuffisances du système scolaire ; elles sont conçues comme un dispositif de formation pratique, de promotion sociale et d’accompagnement. Mais, face à la contraction du marché du travail, aux licenciements massifs, au renforcement de la sélection de la main d’œuvre qu’implique la restructuration du capitalisme, avec son lot d’abandons de secteurs jugés non rentables, de fusions, concentrations, externalisations, ces mesures sociales ne constituent qu’une tentative de conférer un supplément d’âme à un monde sans âme. D’autant que, parallèlement, les allocations de chômage diminuent et, qu’en fait, « l’humanitaire » stage en entreprise, pris en charge par l’Etat, se substitue aux périodes d’essai réglementées. Il en résulte un effet d’aubaine pour les patrons, insuffisant pour dégonfler le chômage des jeunes. Dès lors, en 1984, sont mis en place les TUC, SIVP puis, les CES. « L’initiation à la vie professionnelle » dans les collectivités locales devient la donne d’une nouvelle tentative de faire baisser les statistiques du chômage des jeunes et moins jeunes.

Les mesures d’insertion par l’économique institutionnalisent les statuts précaires, révèlent à posteriori, le renforcement de la sélection de la main d’œuvre que le nouveau capitalisme entend imposer. Même s’il prend en compte la souffrance sociale que le chômage de masse provoque, le RMI, signe l’abandon de toute ambition sociale. L’existence d’une importante frange d’exclus est acceptée comme une fatalité. Si Mitterrand s’engage à « donner les moyens de survivre à ceux qui n’ont rien et qui ne sont rien », si Chirac dénonce la « fracture sociale », ces mises en scène politiciennes, ces sollicitudes intéressées vis-à-vis des victimes que l’on contribue à écraser, jettent un voile pudique sur les raisons économiques de ce qu’ils feignent de dénoncer.
 

(1) Lionel Jospin – Libération du 16.11.99
(2) Voir article sur Gênes – extraits « Lignes d’Attac »
 
 
 

D’ailleurs, le discours évolue ; il ne s’agit plus seulement d’insertion réparatrice du non-emploi, mais de coller au discours patronal de justification du chômage. Le tournant libéral est définitivement pris ; Le chômage est imputé à « l’inemployabilité » de certaines catégories sociales. Cette nouvelle forme d’anormalité sociale est acceptée par les Gouvernants comme une fatalité. C’est, qu’entre temps, la situation n’a fait qu’empirer. En 1999, 356 240 personnes sont en contrats aidés dans le secteur non marchand et les contrats en alternance, de retour à l’emploi, d’initiative emploi se sont multipliés. Avec la reprise économique, les situations précaires se sont étendues sous forme de recours systématique aux CDD, aux emplois à temps partiel, aux intérimaires. Les « naufragés » du système, désaffiliés socialement, sont par conséquent toujours autant, voire plus nombreux. Pour les Pouvoirs dits Publics, à la figure du chômeur victime du système s’est substituée celle des « handicapés » sociaux, voués aux stages-parkings ou assistés à vie. Cette représentation sociale qui, bien évidemment, repose sur une certaine réalité, conséquence de ces 30 années de division et de restructuration du salariat, impose désormais, pour répondre aux attentes des recruteurs, de faire le tri entre « insérables » et « ininsérables », entre les « rescapés » et les « broyés ». La problématique dominante n’est donc plus celle de la formation mais celle du lien social. Quant aux nouveaux « invalides », ils sont « naturellement » mis sur le compte des « dégâts inéluctables du progrès » quand ils ne sont pas considérés comme les « laissés-pour-compte  de la modernisation ». Ces expressions de la langue de bois de l’idéologie dominante se conjuguent avec les périodiques élans du cœur, mobilisant les clans humanistes de la cause des jeunes.

La dernière trouvaille, face à la montée du chômage des jeunes qualifiés, fut celle des « emplois-jeunes » que des sous-salaires destineraient à de « nouveaux métiers »…En l’occurrence, ils n’ont fait que gonfler à bon compte les institutions chargées de maintenir l’ordre social dans les établissements scolaires et les banlieues. Les gisements d’emplois nouveaux renvoient à la prolifération de structures d’insertion pour encadrer les plus désocialisés et à l’économie solidaire pour les plus inadaptés. Ils procurent, par ailleurs, de la main d’œuvre à bon marché aux employeurs peu scrupuleux ou à ceux qui veulent à bon compte, faire preuve de bonne volonté caritative.

Malgré la diminution du chômage constatée dans la dernière période, la nouvelle donne, celle préconisée par le patronat, prévaut : en 1996, Dominique Calan, Secrétaire Général de l’Union des Industries Métallurgiques et Minières, n’affirmait-il pas : « Une période de 50 ans s’est achevée, l’emploi salarié en CDI ne sera plus jamais majoritaire au cours du IIIème millénaire ». Et de prévoir, comme inéluctable la division du salariat en 3 tiers : 1/3 de stables, hommes et femmes d’expérience, 1/3 de CDD, 1/3 de personnes en accompagnement social dont se chargerait l’Etat.

Mais, dans le même temps, le corps social, en particulier sa frange la plus déshéritée, celle qui se conçoit sans avenir, « no future », inutile au monde, n’est pas restée sans réaction. Dans les zones de grande vulnérabilité sociale, la violence subie par le chômage, l’insécurité sociale, les discriminations, l’aggravation des sanctions pénales pour des faits de petite délinquance, les meurtrissures que l’on s’octroie comme autant de marques de sa propre impuissance -tentatives de suicide, consommation d’alcool et de drogue- ont donné lieu à la succession de phases de résignation et d’explosion désespérée : frustrations, ressentiments, rages, avant de retomber dans l’apathie et l’indifférence. Face à ces phénomènes incontrôlés, non prévisibles, les classes dominantes ont construit une nouvelle vision du monde social et se donnent les moyens de domestiquer les récalcitrants.
 

Vers le renforcement des politiques sécuritaires ?

Les politiques de l’emploi et le traitement social du chômage ont contribué à la déstabilisation du modèle salarial, en entérinant comme une fatalité, la nécessité de l’abandon de la norme toujours inscrite dans le code du travail, du contrat à durée indéterminée, et d’y substituer celle de parcours aléatoires où la précarité serait la nouvelle règle. La mobilité, après licenciements, reconversion, chômage, fin de contrat ou mission , serait une nouvelle forme de liberté et de réalisation de soi. Si cette vision du monde imposée par la mondialisation financière peut convenir aux cadres dirigeants, munis de stocks options et de placements boursiers, il n’en est pas de même pour les salariés. Il convient donc de leur enlever toute illusion sur les possibilités d’un changement social. A Gauche comme à Droite, l’on s’est donc consciencieusement attaché à saper toute espérance sociale. Une nouvelle vision sociale, fataliste, s’est instaurée qui justifie le monde tel qu’il est, tout en pénalisant les comportements sociaux déviants. Pour l’heure, ces tentatives ont d’autant mieux réussi que les révoltes ont revêtu pour l’essentiel des formes auto-destructrices et qu’elles ne sont pas parvenues, malgré quelques tentatives significatives, à se constituer en force d’organisation collective…

Si, comme veut nous le faire accroire cette nouvelle vision du monde social dominante, les classes populaires ne sont plus exploitées, ni dominées, si, de fait, le problème auquel nous serions confrontés est celui de la gestion des inclus et des exclus, des insérables et des non insérables, si, face aux « dégâts du progrès » nous devrions compter sur la partie modernisée de la société et tenter d’insérer, vaille que vaille, cette frange inadaptée, l’on comprend que tous les dispositifs de contrats précaires se justifient. Pour cette frange, pour ces pauvres sans ressources et sans affectation, quoi de plus humain que de les faire patienter dans des logiques de parcours, quoi de plus approprié que de créer une zone intermédiaire entre le non travail et le salariat ? Cela procure, pour le moins, un univers de consolation. Les relégués, immergés dans une atmosphère d’existentialisme du pauvre sont voués irrémédiablement à l’occupationnel et à la disqualification sociale. On attend d’eux une accoutumance à des activités de substitution sans grande valeur sociale ni professionnelle. Et, si, malgré ce traitement , il y a des éruptions de fièvre sociale, cette pathologie sociale qu’il convient de traiter ne peut recourir qu’à des mesures de répression policière et judiciaire.

Cette construction sociale - où la seule espérance de s’en sortir réside, pour chaque individu pris isolément, dans sa possibilité d’intégrer le monde des inclus tout en se protégeant des déviances des exclus et de leurs mauvaises manières - suppose un ordre policier justifié qui quadrille la population à risque. Ainsi a-t-on assisté à l’émergence et au renforcement d’une police dite de proximité, à la criminalisation du mal-être social, à l’instrumentalisation des représentations sociales, à la rénovation de l’image policière, à la mise en place inquiétante de dispositifs « guerriers » contre les nouvelles classes dangereuses.

Depuis 1984, la politique impulsée par Pierre Joxe, de territorialiser la police nationale a été poursuivie par les Gouvernements de Gauche et de Droite successifs. Cette orientation vise à accroître son efficacité vis-à-vis de la petite et moyenne délinquance. La préoccupation principale des Gouvernants, comptables de leur capital électoral vis-à-vis des classes moyennes, devient cette nouvelle pathologie sociale dénommée insécurité. La police ne s’occupe plus seulement du crime mais gère la peur du délit. Cette gestion politique de la peur renforcée par les sondages périodiques et la mise en scène médiatique devient un moyen de gouvernement.

Après les émeutes de Vaux-en-Velin en 1990, les Renseignements Généraux, eux-mêmes, sont repositionnés sur les quartiers dits « sensibles ». Ils vont,suivant leur vision policière du chef d’orchestre clandestin, créditer les phénomènes sporadiques de violence dans les banlieues, d’une cohérence politique largement factice, qui elle-même évoluera selon les cibles à dénoncer et selon les périodes. Au delà des boucs émissaires largement fantasmatiques que furent les groupes islamistes dans les banlieues, les manigances de l’extrême droite, les groupes maffieux vendeurs de drogue, l’idée récurrente, c’est que nous aurions à  faire à un complot contre l’Etat visant à saper son autorité, à le déstabiliser. En fait, les RG projettent sur des groupes non structurés des pratiques et l’organisation de formations clandestines. Cette inadaptation du discours sécuritaire va tenter d’être résorbée par la sociologisation des techniques policières importées des USA. Dès 1989, toujours sous Pierre Joxe, est créé l’Institut des hautes Etudes de la Sécurité Intérieure. Sous le vernis de la scientificité l’on assiste à la tentative de rénovation intellectuelle de l’image de la police. Dans ce nouvel espace, des groupes d’experts privés vont fleurir, tout un nouveau marché va se développer pour demander et justifier le renforcement des mesures de répression afin de parvenir à la « tolérance  zéro ». Va être dressée la carte des cités interdites et prévaloir la seule logique active de surveillance-infraction-anticipation

Ce repositionnement de l’appareil d’Etat répressif qui ne s’est pas fait sans grincement de la haute hiérarchie attachée à des tâches plus « nobles » de surveillance politique (RG) et de lutte contre la grande criminalité se devait d’être conforté par une modification des représentations  idéologiques du malaise social.

Les révoltes sporadiques de ceux qui vivent dans la misère, qui, dans les quartiers délabrés subissent la ségrégation spatiale et l’exclusion, sont perçues comme pathologiques. Leurs protagonistes ne peuvent être que manipulés par des « handicapés socio-violents ». Les violences urbaines seraient donc le mal endémique de la société post-industrielle, une conséquence fâcheuse de la modernité. Cette criminalisation du mal-être dans les quartiers de relégation est un aveu d’échec de toutes les politiques sociales. Il n’est plus question de « changer la vie » mais de politiser le sentiment d’insécurité ressenti, dramatisé, amplifié, mis en scène, tout en l’instrumentalisant ethniquement. Légitimer les attentes d’ordre et de sécurité des « petits blancs », non seulement fait partie des calculs électoraux des partis dominants qui entendent capter à leur profit peurs et frustrations sociales face à la montée réelle d’actes de rage sociale, mais, plus dangereusement, dans certains discours, cette légitimation tente de se fonder sur une vision ethnique et citoyenne. Il y aurait ces immigrés ou cette seconde génération qui s’intégreraient et d’autres qui refuseraient l’assimilation et la participation civique et citoyenne. Ce prêt-à-penser d’une pauvre pensée, fait bien évidemment l’impasse sur les conditions d’insertion sociale et professionnelle qui garantissent l’intégration. Il ne fait que renforcer l’idée d’une impossibilité d’assimiler les couches sociales dangereuses. La seule solution serait donc la répression et l’incarcération pénale. L’on sait que cette conception policière provient des USA. Mais, elle serait en soi inopérante si elle ne se traduisait pas par l’extension des catégories relevant de la délinquance. Les discours d’experts ont introduit, pour ce faire, la pseudo théorie de la « vitre cassée, « qui vole un œuf vole un bœuf »… Elle prétend que tous les comportements déviants révèleraient potentiellement les individus portés à faire carrière dans la grande délinquance. Que les petites malfaisances, tags, poubelles renversées, injures, ne possèdent aucune qualification pénale, peu importe, les cibles peuvent être identifiées dans les quartiers et justifier discours et arsenal propres à y mener la guerre sociale.

Il n’est pas anodin de noter que dans 37 départements « les plus sensibles » les quartiers populaires, soit 2 millions de personnes sont sous haute surveillance et qu’on y concentre les moyens de l’action publique en particulier policiers et judiciaires. C’est tout un arsenal qui est mis en place ainsi que des procédures d’exception.

Non seulement l’Education Nationale y voit ses missions réorientées pour maintenir la cohésion sociale, non seulement les municipalités, souvent demanderesses, sont mises à contribution, mais surtout, justice et police possèdent désormais des dispositifs spécifiques hors normes. Ainsi, a-t-on vu éclore les TTR, les procédures de Traitement en Temps Réel niant les droits de la défense, les Chambres de comparution immédiate, les BREC –Brigades de Recherches d’Enquêtes et de Coordination- mais surtout un renforcement de l’arsenal policier et la radicalisation des discours tenus par les forces de l’ordre. Mis à part les CRS et gardes mobiles, l’on a vu apparaître des unités spécialisées dans les zones de relégation :  les BAC –Brigades anticriminalité, les UMS –Unités Mobiles Spécialisées, les CDI –Compagnies Départementales d’Intervention. Quant à la logomachie des responsables d’intervention, elle se passe de tout commentaire. Il s’agit « après profilage policier » par des « frappes chirurgicales », des « opérations coups de poing » de « séparer les voyous des citoyens », de combattre « les fantassins de la drogue » en utilisant les armes les plus adaptées, balles en caoutchouc, grenades à effet de souffle, puis de conduire « des missions de pacification ».  On se croirait au Kosovo.

*****

Toutefois peu-on affirmer, pour autant, que la dérive sécuritaire est irrémédiable ? En fait, plusieurs facteurs concourent à la contrecarrer. L’on peut citer à cet égard la relative « paix sociale » dans les banlieues et surtout, l’organisation collective sous forme de listes municipales lors des dernières élections, et les scores réalisés. Ils  incitent à penser que la manipulation de l’opinion sur les questions sécuritaires devient plus problématique. Mais, la démagogie électorale, à l’occasion des prochaines présidentielles est toujours possible…

En tout état de cause, il va de soi, dans ce monde libéral, que ce dispositif répressif n’est pas destiné à la lutte contre la grande criminalité, encore moins à la lutte contre la délinquance économique, financière, environnementale et au relevé des infractions contre la législation du travail. La « tolérance zéro » n’y est pas de mise.
 

Gérard Deneux
Sources pour la rédaction de cet article :

     - dans «  Actes et Recherches en Sciences sociales » – n° 136-137 :
* Gérard Mauger – les politiques d’insertion – contribution paradoxale à la déstabilisation du marché du travail
* Laurent Bonelli – Renseignements Généraux et violence urbaine
* Annie Collovald – Des désordres sociaux à la violence urbaine

     - dans  « La machine à punir – pratiques et discours sécuritaires »   ed. l’Esprit frappeur
 * Laurent Bonelli – Des populations « en danger » aux populations dangereuses – les logiques de gestion policières et judiciaires des quartiers populaires.

     - « Violences et insécurité » Fantasmes et réalités dans le débat français - Laurent Mucchielli – La découverte

 
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