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D’un séisme à l’autre : la crise du système-monde

par Gérard Deneux

A la stupeur du résultat du premier tour de l’élection présidentielle a succédé un formidable réveil des consciences. Toute une fraction de la jeunesse s’est mobilisée spontanément pour dire non aux vieilles rancoeurs recuites de la gangrène fascisante qui, avec arrogance, relève la tête.

Certes, la stigmatisation des adolescents " paumés ", le quadrillage des quartiers populaires, le processus de pénalisation de la société ne sont pas stoppés pour autant et il est à craindre que les discours xénophobes, racistes qui font leurs " choux gras " de la désespérance sociale et du sentiment d’abandon, continueront de s’amplifier. En effet, les facteurs structurels, qui laissent sur le bord du chemin les laissés-pour-compte de la globalisation financière du monde (tous ceux dont on considère la souffrance sociale comme quantité négligeable), fabriquent du ressentiment propice à la culture de la haine de l’autre.

Ce que la montée du Lepénisme (et de ses cousins dans d’autres pays européens) révèle, ce n’est pas seulement un séisme politique, ni une crise de régime, mais l’essoufflement du modèle ultra-libéral, dans l’incapacité de tenir ses illusoires promesses (où il n’y aurait que des gagnants dans la marchandisation du monde). Ces jeunes de banlieues, ces ouvriers de la 3ème génération (1), enfermés dans leurs desseins égotistes, en tentant d’exister par le fric et la frime, vivent de désillusions en désarrois. La puissance du paraître, quand on ne possède que l’aléa de la précarité sans lendemain, ne peut déboucher que sur le sentiment d’impuissance à être. " A 19 ans, ma vie est foutue… " tel peut être le leitmotiv de ceux qui se sont laissés aliéner par les sirènes de l’individualisme et du culte de l’argent facile, à moins de se réfugier dans la crispation communautaire et identitaire pour ressasser leurs peurs et leurs rancoeurs.

Bien des révoltes et éruptions éphémères révèlent l’effondrement de l’espoir dans un monde meilleur, ou la perte générale de foi dans la capacité des Etats à produire de la justice redistributive.  D’ailleurs, le fossé entre riches et pauvres, loin de diminuer, n’en finit pas de s’élargir… L’insécurité sociale et économique renvoie à la montée des peurs et de l’incertitude. La désaffectation du soutien populaire à la vieille Gauche, qui a tenté de donner un visage soft face aux dégâts programmés du néolibéralisme, a sonné le glas ambiguë du système politique. Face à la réprobation de 3 Français sur 5 (2), soit 54,30 % des électeurs inscrits, qui ont dit non aux Partis de Gouvernement de Droite comme de Gauche, ceux qui nous gouverneront auront de plus en plus recours à la répression et aux thèses d’extrême droite. Il y a un lien manifeste, en effet, entre le libéralisme sauvage, économiquement de Droite, la liquidation des acquis sociaux (Italie - Autriche), l’intolérance et la xénophobie dans un système-monde en crise.

Nous sommes entrés dans " le temps des turbulences " des conflits et des désordres (3). Des phénomènes inquiétants se façonnent à l’horizon ; les requins de la finance pratiquant la corruption à grande échelle, conjuguent leurs intérêts avec les mafias qui, de la drogue au commerce illicite des armes, prospèrent en toute impunité. Ensemble, ces deux composantes de la mondialisation financière et de l’économie-casino subornent les Etats. Les affaires d’Etat qui lient corrompus et corrupteurs participent, dans l’esprit des peuples, à la déligitimation des structures étatiques. Ne resteraient plus que la guerre de tous contre tous, la loterie " moderne " dzs perdants et des gagnants où les sirtants sont le plus grand nombre. Si le dressage idéologique ne suffit pas, si l’on arrive pas à formaterdes esprits comme les marchandises, si malgré tout le battage organisé en ce sesns demeurent des réactions négatives de plus en plus fortes, l’arsenal régressif y pourvoira…

A moin que sur labase d’in réveil des consciences, en réaction à la déferlante libérale, s’avance la rencontre entre la fraction généreuse de la jeunesse avec ces nouveaux " gavriches des quartiers ",avec les mouvemets sociaux. mais, quoiqu’on en pense ; le chemin restera difficile à emprinter : ceux qui comprennent le nécessité et la possibilité d’un aitre monde manquent souvent de détermination pour le promouvoir. Ceux qui ont le plus intérêt à changer le monde, toutes les victimes des mlicenciements de convenance boursière, tous ceux qui bénéficient de contrats à durée de vie limitée et n’ont comme horizon que l’incertitude du lendemain ou la survie au quotidien, ceux-là sot plus facilement tentés par les sirènes d’in coup du sort, les hissant dans le mondd clinquant des gagneurs ou dans a désespérénce sociale que les fanatiques de tous bords, chauvins, et racistes, adeptes de lapurification ethnique, cultuvent sans états d’âme. Ils ont d’ailleurs devant eux des perspectives d’avenir car les flux de l’amigration individuelle du Sud vers le Nord, des pays pauvres vers les pays riches est structurel, tout comme la dsuptématie autoproclaméed l’Occident capitaliste. (4).

La citoyenneté renvoie dans la conjoncture présente à des solidarités collectives et à des luttes sociales capables d’unir les couches sociales qui ont intérêt à faire reciler la mondialisation financière. Elle est inconcevable sans ine prise de partie résolue en faveur des peuples des pays du Sud pour qui la guerre sans limite tourne eu cauchemar. Elle passe par la formation, l’éducation populaire de milliers de Rousseau des ruisseaux, fers de lance avec les intellectuels engagés de l’émergence difficle d’in nouveau siècle des Lumières.

Gérard Deneux


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