Si l’on n’écoute que certaines voix, l’on peut penser

que José Bové est un " casseur " !

que Daniel Mermet est antisémite !

que les Argentins – et surtout, les 51.4 % des 37 millions d’habitants qui sont en-dessous du seuil de pauvreté en juin 2002 – sont " décevants " pense le Directeur général du FMI " ils ne montreraient aucun empressement à négocier avec le FMI " !

que les Français sont irresponsables, surtout au moment des élections !

qu’Arafat et les Palestiniens sont tous des terroristes !

que les Irakiens représentent le " Mal " qu’il faut combattre demain !

Cette façon de " faire penser " est la marque d’une idéologie qui veut formater les esprits, imposer un modèle de société du " laissez-faire ", dans le sens où le marché rendrait heureux tous les Hommes, où concurrence serait corollaire de liberté, éliminerait " naturellement " les " mauvais ", les " pauvres " qui n’ont pas su " rebondir ", les Etats devant prendre des mesures sécuritaires, guerrières pour ramener l’ordre dans les banlieues ou dans les Etats " voyous " !

Si nous devons nous inquiéter de cette idéologie qui s’est répandue de manière inquiétante (plus encore depuis le 11 septembre 2001), orchestrée par Bush et Cie et par des Gouvernements " soft ", les " sociaux-libéraux ", pour autant, nous nous réjouissons des mouvements de contestation qui naissent et se renforcent. Ils doivent, pour peser dans les enjeux politiques, se répandre, se développer.

En ce sens, nous participons à cette résistance à la " machine à manipuler la pensée " ; chaque événement-phare national ou mondial doit être saisi pour susciter débats, explications, échanges contradictoires, " pour faire une autre opinion " que celle de la pensée dominante, écrasante par les moyens financiers énormes dont elle dispose.

Nous avons dû choisir les " combats " qui nous paraissaient prioritaires cette année, qu’ils soient relatifs au " discours sécuritaire " en France, à " l’Islam ", à la " Palestine ", au " néocolonialisme en Afrique – corruption et manipulation d’Elf " ou encore à la " souffrance au travail et à la précarité ", aux menaces sur les services publics (école, poste,…). Suite à nos réunions mensuelles, les contributions écrites dans les 8 bulletins produits ont prolongé les débats sur les régressions sociales et politiques sécuritaires, le terrorisme, la démocratie, la dette dans les pays en voie de développement, le Rwanda, le colonialisme, les nouvelles technologies, la République, la bioéthique, le nucléaire…

Notre groupe des Amis du Diplo a pris sa place dans le paysage du Nord Franche-Comté et nous sommes conscients du travail énorme " d’éducation populaire " à poursuivre, pour convaincre au delà de nos fidèles " débatteurs ", de la nécessité du combat idéologique.

Les évènements dramatiques du monde et les résultats des élections dans notre hexagone n’ont pas laissé indifférents les citoyens ; le Collectif " Halte à la guerre en Afghanistan ", puis " Paix au Proche-Orient " ou le " Forum citoyen " sont des moments de mobilisation où la spontanéité et la générosité des jeunes, notamment, doivent pouvoir être transformées en volonté de comprendre et en conviction militante. Là aussi, nous avons pensé qu’il était important d’être présents.

Cette année 2001-2002 a été aussi inquiétante en évènements de l’Histoire qu’enthousiasmante dans la volonté de ne pas laisser faire et de l’impérieuse nécessité de participer à la transformation sociale.

Profitons pleinement du repos des vacances, quand c’est possible, et rendez-vous pour une rentrée tonique, face aux combats à poursuivre.