Non à la guerre de Bush

Extraits de diverses interventions de Gérard Deneux

 

 

Mensonges et manipulations

A trop vouloir manipuler, les arguties des faucons américains se sont révélées être ce qu’elles sont : des mensonges.

Rappelez-vous, c’était le 5 février dernier, après avoir annoncé des révélations et des preuves contre le régime irakien, à la tribune des Nations Unies, Colin Powel avait montré des photos satellitaires. Blix, l’inspecteur des Nations Unies, dix jours plus tard, les a considérées comme nulles et non avenues ; il a dit, malgré les pressions dont il est l’objet, " elles ne prouvent rien ". Mais, le morceau de bravoure du mensonge et de la désinformation n’est pas là.

Rappelez-vous, le 5 février dernier, Colin Powel avait également fait référence à l’excellent dossierbritannique, dressé par les services d’espionnage, qui, selon lui, décrivait en détail, disait-il, les activités de dissimulation irakiennes. Il s’agissait, d’après lui, de révélations récentes, de nouvelles fraîches. D’ailleurs, ajoutait-il, il suffisait de les lire, elles étaient publiques, désormais, sur internet.

Quelle ne fut pas la surprise de Ibrahim Al Marashi, chercheur et universitaire américain ! Ce document reproduisait, mot pour mot, des extraits de sa thèse de 3ème cycle, vieille de 10 ans. Ce chercheur ulcéré, après avoir porté plainte pour plagiat et manipulation, vient de déclarer, je le cite " ils ont même recopié mes erreurs de grammaire et mes fautes d’orthographe ". " Bien évidemment ", poursuit-il, " mon travail universitaire ne contient aucune révélation, il se fonde sur des informations vieilles de 12 ans, j’ai utilisé les dossiers abandonnés au Koweït, par les Irakiens, lors de la 1ère guerre du Golfe, en 1991 ". D’autres professeurs, anglais ceux-là, viennent de déclarer que 11 pages de ce fameux document sont du plagiat de travaux universitaires, vieux de 10 ans.

Les vérités préfabriquées par les services de propagande américains et anglais, sont autant de mensonges grossiers. Qui possède des armes de destruction massive ? Les Etats-Unis et leurs alliés, Pakistan, Inde et Israël, qui, à elle seule, possède 200 têtes nucléaires, des armes chimiques et un programme avancé d’armes biologiques.

 

Mais, malgré toutes ces manigances, les pressions, intoxications, falsifications, utilisées pour gagner l’opinion publique mondiale et pour réunir une majorité de façade au Conseil de Sécurité, Bush a perdu sa guerre psychologique et n’a pas réussi à arracher un brin de légitimité à l’ONU.

 

Conséquences de l’invasion de l’IRAK … cette folle aventure coloniale.

L’emploi de la force brutale, le recours aux bombardements massifs, dont la population civile sera la première victime, la conquête de rue, prévue à Bagdad, provoqueront la mort, la misère, l’exaspération, les rancoeurs, le racisme, la xénophobie et la haine. Tous ceux qui, derrière le dictateur Saddam Hussein, n’ont rien à perdre, risquent de se battre jusqu’au bout, entraînant avec eux des milliers de civils, habitant ce pays, affaibli, qui a subi la dictature sanguinaire de Saddam Hussein et 12 années d’embargo meurtrier (1,5 million de morts depuis 1990, surtout des enfants). L’emploi des armes de destruction massives contre l’Irak dresseront les peuples du Sud contre ceux du Nord, ils dresseront l’Orient contre l’Occident, cette guerre risque d’entraîner une guerre de civilisations que les stupides stratèges américains, ces apprentis sorciers, appellent de leurs vœux, pour imposer la marchandisation du monde, pour imposer, partout, le règne du marché Coca Cola et Mac do.

Une telle ingérence guerrière dans les mœurs, les habitudes des peuples, est non seulement inacceptable, mais elle est également porteuse d’un avenir de chaos. Les terrorisme aveugles, fanatiques, trouveraient là, l’occasion de faire de nouvelles recrues, de nouvelles victimes innocentes.

Sharon, et son Gouvernement d’extrême droite, entend profiter de la situation pour provoquer, par le recours à la force brutale, un nouvel exode des Palestiniens en les refoulant en Jordanie.

Ce qui s’annonce, est une catastrophe humanitaire, avec son cortège de milliers de morts et de blessés, l’exode de plus de 2 millions de personnes, qui vont se retrouver sans eau et sans nourriture. L’ONU a prévu qu’il faudra injecter 40 milliards de dollars pour venir en aide aux populations meurtries et sinistrées, pour reconstruire les infrastructures, les immeubles, les hôpitaux, les usines et les écoles.

 

…. sans l’aval de l’ONU …

Nous sommes à un tournant historique inquiétant

L’hyperpuissance américaine veut désormais dominer le monde, sans aucune contrainte internationale, en utilisant sa formidable puissance militaire. L’ONU, tout le système de sécurité collective qui s’est construit après la 2ème guerre mondiale, ne lui convient plus.

Le droit international est une entrave à sa volonté hégémonique. L’hyperpuissance américaine n’a pas hésité à diviser l’Europe pour la transformer, demain, en zone de libre échange, où, avec ses multinationales, elle dominera, en maître incontesté. Elle menace les pays récalcitrants, comme la France et l’Allemagne, de mesures de rétorsion (déménagement des bases américaines dans les pays de l’Est). Elle s’arroge le droit d’utiliser, seule, des armes de destruction massive.

Ce qui est intolérable, c’est la volonté de l’administration Bush de ne plus respecter aucune règle de droit international, de vassaliser ou de contourner l’ONU, de vouloir mener des guerres d’agression perpétuelles, contre les pays récalcitrants à la volonté hégémonique de l’Empire.

Le Droit international, l’administration Bush l’a déjà bafoué, avec le plus grand cynisme. Ses règles sont désormais considérées comme une entrave à la volonté de puissance de l’Empire.

Bush a dénoncé, sans honte, les traités sur les armes balistiques, sur la prohibition des mines antipersonnel, sur les armes nucléaires et bactériologiques. Il veut être le seul à pouvoir, éventuellement, les utiliser. Il refuse l’autorité de la Cour pénale internationale, il a violé la convention de Genève sur les prisonniers de guerre à Guantanemo.

Qu’importe, pour Bush, qu’un groupe d’imminents juristes du droit international ait déclaré que cette guerre ne possédait aucun fondement juridique, que l’autodéfense ne pouvait être invoquée. Qu’importe qu’ils aient écrit à Tony Blair, que la notion de veto déraisonnable qu’il a employée, revenait à justifier la violation de la loi internationale, à casser ce monde de sécurité collective, bâti après la 2ème guerre mondiale ! Qu’importe qu’ils aient dit que la notion de guerre préventive, employée par Bush, n’était que le cache-sexe minable d’une guerre d’agression !

Si la loi internationale est bafouée, qui pourra empêcher demain, l’Inde, puissance nucléaire, d’envahir le Pakistan, la Chine, d’envahir Taïwan, la Corée du Nord, d’utiliser les armes nucléaires ?

ce qui compte, pour ces délinquants internationaux , c’est de pouvoir mener leurs guerres de conquête, d’abord l’Irak, ensuite l’Iran, puis, la militarisation de vastes régions de la Méditerranée, jusqu’aux frontières occidentales de la Chine.

Ce qui compte, c’est la lutte titanesque entre firmes pétrolières, les anglo-américaines BP, Chevron, Texaco, d’un côté et de l’autre, les entreprises européennes Total-Fina-Elf. C’est la vieille Europe qu’ils veulent casser, au profit de la jeune Amérique de Bush, celle de la mondialisation financière et guerrière.

Nous ne voulons pas d’un monde où la guerre d’agression soit permise

Ce monde de chaos, de guerre et de terreur, nous n’en voulons pas.

Il nous faut continuer à faire monter la protestation populaire mondiale.

Il faut créer des comités anti-guerre partout, dans les usines, les bureaux, les quartiers, les universités, les lycées.

Il revient à chacun d’entre nous d’en prendre l’initiative

Notre destin est entre nos mains.

Gérard Deneux