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Résistance des Palestiniens

Contribution de Paule Graouer

 

" Résister, c’est d’abord, et tout simplement, ne pas céder, même si la situation est compromise, même si la posture est mauvaise, même si l’on est acculé à une position de faiblesse ou d’impuissance, peut-être passagère. Résister implique de reconnaître sa faiblesse, d’admettre le rapport de forces défavorable, mais sans jamais y consentir, sans consentir à sa faiblesse, sans l’accepter, sans y souscrire et sans s’y résigner ". Daniel Bensaïd.

 

Un peuple " crève " à l’autre bout du monde. Le bruit des bombes sur le peuple irakien nous a, ces derniers temps, empêchés d’entendre les chars israéliens poursuivre leurs destructions. Pourtant, tout a continué : l’humiliation, la répression, la mort … La 2ème Intifada, commencée en septembre 2000, compte déjà 3 000 morts, aux ¾ Palestiniens, soit deux fois plus que durant les trois années de la 1ère Intifada.

Sans compter les blessés, les maisons détruites, les oliviers arrachés, les terres confisquées,

Sans compter les routes coupées, les humiliations, les tabassages, les invasions militaires dans les zones à forte population,

Sans compter le non-accès au travail, à l’aide médicale, aux écoles et aux universités,

et sans compter les milliers de gens emprisonnés sans procès dans des conditions inhumaines.

En fait, l’élimination de la présence nationale palestinienne à l’Ouest du Jourdain est implicite dans les buts à long terme de l’aile droite israélienne.

C’est pourquoi, face à un discours médiatique qui tente trop souvent d’éluder la question coloniale, il est essentiel de comprendre l’histoire de ce conflit et d’en restituer la dimension politique. Car, comprendre permet de résister.

 

I – Quelques repères historiques

1 – De la naissance du sionisme à la guerre de 1948

C’est à Vienne que le terme " sionisme " est né le 1er avril 1890, sous la plume de Nathan Birnbaum, dans les colonnes de son journal " Selbstemanzipation " (Auto-émancipation). " Ironie du sort : celui qui forgea le terme de sionisme et qui fut l’un premiers à proposer la création de structures étatiques juives en Palestine rompit avec le mouvement fondé par Théodore Herzl " .C’est à Vienne également, capitale de l’Empire austro-hongrois, vivier intellectuel du judaïsme européen, qu’un autre terme qui joua un grand rôle dans le développement du sionisme, apparut : l’antisémitisme.

En février 1896, une brochure de Théodore Herzl, publiée à 3 000 exemplaires, développe de manière radicale la nécessité de bâtir un Etat où viendraient s’installer ceux que la société rejetait comme des parias, " l’Etat juif, essai de solution moderne de la question juive ".

Le 29 août 1897, se réunissaient à Bâle les 197 délégués du 1er Congrès sioniste. Ils adoptèrent un programme qui constitua, jusqu’à la création d’Israël, la charte fondamentale du mouvement sioniste et qui ne fut modifiée que deux fois par la suite, la 1ère en 1951 et la seconde en 1968.

Le 2 novembre 1917, par la célèbre " déclaration de Balfour ", sa très gracieuse Majesté reconnaît le droit du peuple juif à posséder un foyer national.

Le 29 novembre 1947, 33 des pays membres de l’ONU votent la résolution 181 (13 voix contre et 10 abstentions) qui adopte un plan de partage de la Palestine, sous mandat britannique depuis la fin de la 1ère guerre mondiale. Il prévoit que, le 1er août 1948, lorsque le mandat de Londres aura pris fin, le pays sera partagé en deux Etats indépendants, l’un arabe, l’autre juif, qui accèderont à la pleine souveraineté deux mois plus tard. Un régime spécial est prévu pour les lieux saints et un statut spécial pour Jérusalem, placée dans une zone internationale et administrée par un Gouverneur des Nations Unies.

Le 14 mai 1948 : proclamation de l’Etat juif par David Ben Gourion dans une salle exiguë du musée de Tel-Aviv. Le nouvel Etat est reconnu par Washington et Moscou.

Le 15 mai, les pays arabes entrent en Palestine. Au prix de pertes terribles, Israël sort vainqueur de la guerre.

Commence alors pour les Palestiniens la Nakba : la grande catastrophe. De 1947 à 1949, se situe l’essentiel de " l’exode " des Palestiniens. A cette période, plusieurs centaines de milliers de Palestiniens qui vivaient sur les territoires finalement occupés par Israël ont quitté leurs foyers.

Pour les historiens palestiniens et arabes, il s’agit d’une expulsion. " L’immense majorité des réfugiés (évalués entre 700 000 à 900 000) ont été, expliquaient-ils, contraints au départ au cours des affrontements israélo-palestiniens, puis de la guerre israélo-arabe, dans le cadre d’un plan politico-militaire d’expulsion jalonné de nombreux massacres ". Le massacre de Deir Yassine, longtemps refusé comme un fait d’histoire, est aujourd’hui reconnu par tous. " Les Palestiniens doivent être expulsés rapidement, sans prêter attention à leur âge " ordonnait le jeune lieutenant-colonel, commandant l’opération , Itzhak Rabin. 384 villages sont rasés par les Israéliens de mi-48 à fin 49.

Le 11 décembre 1948, l’Assemblée générale de l’ONU adoptait la résolution 194 sur les réfugiés palestiniens. L’Assemblée " … décide qu’il y a lieu de permettre aux réfugiés qui le désirent de rentrer dans leurs foyers le plus tôt possible et de vivre en paix avec leurs voisins et que des indemnités doivent être payées à titre de compensation pour les biens de ceux qui décident de ne pas rentrer dans leurs foyers et pour tout bien perdu ou endommagé lorsque, en vertu des principes du droit international ou en équité, cette perte ou ce dommage doit être réparé par les Gouvernements ou autorités responsables ".

En novembre 1949, les premiers accords d’armistice entre Israël et ses voisins sont signés. Le nouvel Etat hébreux s’est agrandi de moitié. Le 11 mai, l’Etat d’Israël devient membre de l’ONU.

2 – La guerre des Six jours : du 5 au 10 juin 1967

Après une forte montée de la tension avec les pays arabes, l’aviation israélienne attaque et détruit les forces aériennes égyptiennes. Israël conquiert ensuite le Sinaï, Gaza et la Cisjordanie en 4 jours. Jérusalem refuse, 2 jours durant, un cessez-le-feu onusien, accepté par Damas, pour parachever la prise du Golan. Dès l’été, commence la colonisation de la Cisjordanie. Une nouvelle génération de réfugiés palestiniens prend le chemin de l’exil. Ils sont 200 000. Pour certains, c’est un second départ après l’exil de 1948.

Le 22 novembre, le Conseil de Sécurité des Nations Unies adopte la résolution 242 qui exige le retrait d’Israël des territoires occupés et proclame le droit pour tous les pays de la région à vivre à l’intérieur de frontières sûres et reconnues.

3 – Guerre contre l’OLP : le 6 juin 1982

Le 6 juin 1982, le Premier Ministre israélien , Menahem Begin et son Ministre de la Défense, Ariel Sharon, envoient l’armée au Liban. M. Sharon parle d’une opération de quelques semaines. " C’est le début de 5 années de guerre qui verront se succéder massacres et tueries. Tsahal s’enlise dans un conflit terrible. A la fin de l’été, Yasser Arafat et l’OLP sont chassés de Beyrouth. Le 16 septembre, l’armée israélienne entre à Beyrouth Ouest, le 17 septembre, des milices chrétiennes pénètrent dans les camps de réfugiés de Sabra et Chatila. L’armée israélienne, sous les ordres d’Ariel Sharon, laisse faire. " Bilan : 800 morts selon la commission d’enquête israélienne, 1 500 selon l’OLP.

4 – Camp David – Juillet 2000

Au mois de juillet se réunissent le Président américain William Clinton, le Premier Ministre israélien Ehoud Barak et le Président de l’autorité palestinienne, Yasser Arafat. Ce fut à la fois un tournant dans les relations israélo-palestiniennes et un échec pour la paix.

Tous les médias reprirent en chœur cette phrase : " Yasser Arafat a refusé à Camp David l’offre généreuse d’Israël ". A travers la voix d’Alain Finkielkraut, de Jean-Marie Colombani, de Pierre André Taguieff ou de Bernard Guetta (et tant d’autres), c’est en fait la thèse de la Droite israélienne qui se répandait. Or, les propositions israéliennes étaient inacceptables pour Yasser Arafat. Par exemple, les Israéliens proposent de restituer 76 % de la Cisjordanie, puis 81 % et promettent d’y ajouter 13 % ultérieurement et graduellement. Mais, leur " proposition prévoit de couper la Cisjordanie en 3 morceaux, avec des passages routiers entre eux, " protégés " mais sous souveraineté israélienne, sans accès palestinien au Jourdain ".Le chercheur israélien Menahem Klein s’exprime ainsi : " Ces propositions étaient inacceptables pour les Palestiniens, parce qu’elles revenaient à former un Etat palestinien coupé en plusieurs morceaux par les colonies juives et totalement dépendant d’Israël pour le contrôle de ses frontières ".

Ce qui s’est passé à Camp David, bien évidemment, ne se résume pas au problème de la Cisjordanie. Mais qu’il s’agisse de Jérusalem ou du problème des réfugiés, les Palestiniens ne peuvent reculer, au sens propre du terme, indéfiniment. Car ils ont déjà fait une concession historique : la reconnaissance de l’Etat hébreux signifie 78 % du territoire de la Palestine d’avant 1948. Peuvent-ils se livrer à un nouveau marchandage des 22 % restants ?

II - La Palestine aujourd’hui

Le 28 septembre 2000, le chef du Likoud d’alors, Ariel Sharon, se rend sur l’esplanade des mosquées à Jérusalem. Visite considérée, à juste titre, comme une provocation par les Palestiniens, elle entraîne une flambée de violence dans les territoires occupés et marque le début de la 2ème Intifada.

L’interruption des négociations de Taba pour cause d’élections israéliennes, verra l’arrivée au pouvoir de ce même Sharon. Impliqué dans les massacres de Sabra et Chatila, responsable du déclenchement de la 2ème Intifada, il a fait reculer un peu plus l’espoir de paix en Palestine. Car, le quotidien des Palestiniens, depuis, se résume à cela :

 

samedi 19 avril 2003, 21h36

Incursion massive de l’armée d’occupation

dans le camp de Rafah dans la bande de Gaza

Des soldats des forces d’occupation, appuyés par plusieurs dizaines de chars, de blindés et d’hélicoptères de combat, sont entrés dans le camp de réfugiés de Rafah dans la bande de Gaza, lors de l’une des plus importantes incursions militaires à la frontière et l’Egypte depuis le début de la nouvelle Intifada.

Selon des témoins, les forces d’occupation ont pénétré dans le camp en trois points, avec plus de 35 chars, blindés, bulldozers et jeeps. Cinq hélicoptères de combat survolaient le camp.

L’incursion semblait viser le quartier de Yibna dans le camp de Rafah, l’un des deux fiefs de la résistance.

 

Récemment, trois étrangers participant aux missions civiles ont trouvé la mort : 2 britanniques et une américaine. Le silence de la communauté internationale est inadmissible. D’autant que pour nombre de gens, dont Leïla Shahid, déléguée générale de la Palestine en France : " Sharon exploite la situation créée par l’invasion de l’Irak pour tenter de " finir le travail " de destruction de la société palestinienne et de réaliser les projets des Partis de sa coalition, prônant le transfert de la population palestinienne de Palestine au-delà de la rive orientale du Jourdain ".

Depuis le début de l’année, au moins 4 journalistes ont été blessés alors qu’ils étaient en reportage dans les territoires occupés. En 2002, 8 journalistes ont été blessés. Dans la majorité des cas, ces journalistes étaient clairement identifiables et ne représentaient aucun danger pour les militaires. Aucun de ces " incidents " n’a donné lieu à des enquêtes ni à des sanctions de la part de l’armée israélienne. Le 19 avril 2003, Nazeh Daraizi, cameraman de la télévision palestinienne, âgé de 35 ans, a été tué d ’une balle dans la tête à Naplouse, actuellement réoccupée.

Conclusion

Ce conflit colonial qui dure depuis 1948 n’a pas altéré la dignité du peuple palestinien qui restera debout quoiqu’il arrive.

Palestine, terre de souffrances à jamais gravées dans le cœur et l’histoire du peuple palestinien.

Palestine, terre tant rêvée par des millions de réfugiés.

Palestine, terre de rencontres qui incarne l’espoir qu’au delà des conflits ethniques et religieux instrumentés, partout dans le monde, par des pouvoirs corrompus, vivre ensemble est possible et n’est sans doute que la seule issue possible aux guerres néo-libérales.

Paule Graouer

 

Bibliographie

Sur la frontière " Michel Warschawski – éd. Stock

" Israël – Palestine – Une terre, du sang, des larmes " éd. Librio

" Le péché originel d’Israël " - Dominique Vidal – les Editions de l’Atelier

" Retour de Palestine " Les membres de la 11ème mission civile et José Bové – éd. Mille et une nuits

La guerre israélienne de l’information " Joss Dray et Denis Sieffert – éd. La Découverte

Epilogue

L’histoire de la Palestine ne peut se résumer à quelques dates. Il s’agit seulement de repères, de certains faits marquants de cette histoire tragique dans laquelle, que nous le voulions ou non, nous sommes impliqués. De nombreux Israéliens pacifistes osent s’opposer au pouvoir. J’admire leur courage. Beaucoup sont emprisonnés.

Nous reviendrons en détail, dans les prochains bulletins des AMD, sur certains aspects, historiques ou actuels, tels que : la construction du " mur de la honte ", les origines du sionisme, les colonies sauvages, les réfugiés, Jérusalem, le conflit à travers les médias, les accords d’Oslo …

Mais, que pouvons-nous faire, ici et maintenant ? Voici quelques adresses utiles :

  • CAPJPO : Coordination des Appels pour une Paix Juste au Proche-Orient : regroupe des citoyens de toutes origines qui demandent le respect du droit et soutiennent les forces de paix palestiniennes et israéliennes – tél. : 01.45.48.40.38 – contact : info@paixjusteauprocheorient.com - site : http://www.paixjusteauprocheorient.com
  • CCIPPP : Campagne civile internationale pour la protection du peuple palestinien – 37, rue d’Amsterdam 75008 Paris

 


Trois résolutions ont été adoptées, au titre de la violation des Droits de l’Homme, lors de la Commission des Droits de l’Homme des Nations Unies, le 25.04.03

 

1ère résolution (33 voix pour, 5 contre et 21 abstentions)

la Commission se déclare vivement préoccupée par la persistance de la violence et les morts et blessés qu’elle fait, principalement parmi les Palestiniens, le nombre de victimes ayant augmenté pour s’établir à 2 200 tués et plus de 25 000 blessés depuis le 28 septembre 2000, réaffirme que le peuple palestinien a le droit légitime de résister à l’occupation israélienne afin de libérer sa terre et de pouvoir exercer son droit à l’autodétermination. Elle condamne fermement de nouveau la pratique de " liquidations " ou d’ "exécutions extrajudiciaires " menée par l’armée israélienne à l’encontre des Palestiniens. Elle condamne également de nouveau le recours à la torture contre des Palestiniens pendant des interrogatoires ainsi que les offensives de l’armée d’occupation israélienne, dirigées contre des hôpitaux et des malades, de même que l’utilisation des citoyens palestiniens comme boucliers humains au cours des incursions israéliennes dans les zones palestiniennes… Elle se déclare vivement préoccupée par la dégradation de la situation des droits de l’Homme et de la situation humanitaire dans le territoire palestinien occupé, et en particulier par les massacres perpétrés par les autorités d’occupation israéliennes à l’encontre du peuple palestinien. Elle se déclare de nouveau vivement préoccupée par les restrictions de mouvement imposées au Président Yasser Arafat ainsi que par les arrestations massives et le maintien en détention d’environ 1 500 Palestiniens par les autorités d’occupation israéliennes, sans jugement et sans qu’aucune charge pénale n’ait été retenue contre eux. Elle demande aux organes concernés de l’ONU d’examiner d’urgence les meilleurs moyens de fournir la protection internationale nécessaire au peuple palestinien jusqu’à la cessation de l’occupation de son territoire par Israël.

 

2ème résolution (50 voix pour, 1 contre, 2 abstentions)

La commission se déclare profondément préoccupée par la poursuite des activités de colonisation israéliennes, y compris l’installation illégale de colons dans les territoires occupés et les activités connexes telles que l’expansion des colonies de peuplement, l’expropriation de terres, la démolition d’habitations, la confiscation et la destruction de biens, l’expulsion de Palestiniens et la construction de routes de contournement, qui modifient le caractère physique et la composition démographique des territoires occupés, y compris Jérusalem-Est. Elle se déclare aussi profondément préoccupée … par le bouclage des territoires palestiniens et par la construction de la barrière dite de sécurité dans les territoires palestiniens occupés. Elle prie instamment le Gouvernement israélien de mettre un terme immédiat à l’expansion des colonies existantes ainsi qu’à la construction de la barrière dite de sécurité. Elle le prie en outre de prendre et d’appliquer des mesures sérieuses, notamment de confisquer les armes et de prononcer des sanctions pénales, dans le but d’empêcher les colons israéliens de perpétrer des actes de violence illégaux, ainsi que d’autres mesures visant à garantir la sécurité et la protection des civils palestiniens dans les territoires occupés. Elle prie instamment les parties de coopérer aux fins de la mise en œuvre précoce et inconditionnelle, sans modification, de la feuille de route approuvée par le quartette en vue d’une reprise des négociations relatives à un règlement politique.

 

3ème résolution (31 voix contre et 1 contre, 21 abstention)

La Commission engage Israël, puissance occupante, à respecter les résolutions applicables et notamment la résolution 497 (1981) par laquelle le Conseil a notamment décidé que la décision prise par Israël d’imposer ses lois, sa juridiction et son administration au Golan syrien occupé était nulle et non avenue et sans effet juridique sur le plan international. Elle engage Israël à renoncer à modifier le caractère physique, la composition démographique, la structure institutionnelle et la statut juridique du Golan syrien et souligne que les personnes déplacées de la population du Golan syrien doivent pouvoir rentrer chez elles et recouvrer leurs biens.

 

Aux termes d’une résolution relative à la situation en Palestine occupée, (51 voix pour, 1 abstention, 1 contre),la Commission réaffirme le droit inaliénable, permanent, absolu du peuple palestinien de disposer de lui-même, y compris son droit d’établir son Etat palestinien souverain et indépendant. Elle prie le Secrétaire Général de transmettre le texte de la présente résolution au Gouvernement israélien et à tous les autres Gouvernements.

 

 


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