Citoyenneté
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Quel est le mot le plus à la mode et, en même temps, le plus porteur d’enjeux ? Celui de « citoyen » !

« Citoyen » est repris par tous les partis politiques, qu’ils se réclament du libéralisme ou pas, qu’ils soient de la Gauche plurielle ou pas, (citoyenneté de Gauche, de Droite, citoyen actionnaire…) Un certain Alain Madelin parle même « d’entreprise citoyenne ». Comme si la citoyenneté s’incarnait dans l’entreprise et l’économie néo-libérale ! Quel marché de dupes !

On peut dire que ce mot de « citoyen » se « vend » bien en ce moment, utilisé qu’il est à toutes les sauces. Un pareil engouement ne nous détournerait-il pas du sens et de la portée de la citoyenneté, qui a été par ailleurs conçue et élaborée à travers l’Histoire, à commencer pendant la période de la Grèce antique ? Il semble que le  néo-libéralisme, en permettant un consensus mou sur le sujet, a véritablement réussi son objectif : édulcorer et vider de son sens ce qui définit la citoyenneté, à savoir la participation active, réfléchie et objective aux affaires de la Cité.

La vulgate néo-libérale a donc bien réussi à ôter toutes les valeurs portées par la citoyenneté et cela, en remplaçant petit à petit, très méticuleusement, le citoyen par le consommateur. D’ailleurs, ne parle-t-on pas de citoyen-consommateur ou de consommateur-citoyen ? L’association des deux termes montre bien la perversion et elle est révélatrice de la manipulation des esprits ! Ne nous trompons pas ! Toute approche de la citoyenneté par un discours économique néo-libéral (et donc fataliste) doit être mise à jour et combattue.

Le néo-libéralisme est passé maître dans l’art de dépolitiser tous les véritables débats, en particulier ceux concernant la citoyenneté. Il veut imposer son idéologie : celle de « l’homo oeconomicus », à savoir le tout économique à travers la puissance des marchés.

Nous devons tous participer à la résistance à cette « crétinisation » des esprits, mais nous devons surtout lancer d’incessantes interpellations à nos Gouvernants en leur montrant le ridicule et l’absurdité d’un tel système, avec tous les degrés d’inhumanités qu’il perpétue, et dont eux-mêmes sont complices.

Fabien Desgranges
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